Avant que tout ne s’éteigne

Il y a des silences qu’on porte plus longtemps que des mots. Des départs qu’on ne nomme pas, de peur qu’ils deviennent vrais. Dans Avant que tout ne s’éteigne, le narrateur revient sur une histoire marquée par l’abandon, la perte, et l’implacable fatigue du réel. Entre les ruelles d’un quartier pauvre, les départs sans bagage, les blessures muettes et les lueurs trop vite avalées, se dessine le portrait d’une jeunesse en dérive, d’une mémoire fragmentée, et d’un monde où l’espoir s’éteint sans bruit. Ce roman est le récit d’un effacement, d’une promesse avortée, d’un corps qui résiste un temps puis cède. À travers des scènes précises, une langue maîtrisée, une sensibilité nue, le texte sonde ce qui bascule en nous quand il n’y a plus rien à retenir. Un roman âpre, pudique, nécessaire. Une veillée sans flamme. Un cri contenu. Avant que tout ne s’éteigne, c’est aussi l’histoire de celles et ceux qui n’ont pas été sauvés, et de ceux qui restent, contraints de vivre avec ce qu’ils n’ont pas pu faire.