Le rapport à soi se défit comme subordination de la rationalité à la sensibilité, de l’esprit au corps. Ainsi, l’homme qui s’aime aime les choses qui favorisent la conservation de son corps et plaisirs que ces choses apportent, en suivant leur invitation à les voir comme des biens. Ces biens l’envahissent et obscurcissent sa conscience de Dieu comme seul cause de son bonheur et seul bien digne de son amour. C’est de cet excès présomptueux de confiance en soi-même et de la révolte de ses sens que naissent la transgression accomplie par la volonté et la distraction qu’elle comporte. L’homme qui renonce ainsi à la lutte et se soustrait à ses devoirs laisse les passions ravir le règne de Dieu en son cœur. Et s’il est vrai qu’il n’y a pas de chose qui soit en soi extérieur à Dieu, l’Eglise apparait donc comme le lieu où (en dehors de son cœur) l’homme peut faire l’expérience de Dieu. Mais cette Eglise, a-t-elle encore aujourd’hui toute la légitimité d’offrir Dieu à l’homme ? Si elle propose à l’homme de revenir à Dieu, c’est sans doute parce qu’au sens de Karl Rahner, sa réalité (la réalité chrétienne) se dit et se comprends mieux dans l’autocommunication de dieu à l’homme au moyen de la grâce et vécue pleinement dans l’Eucharistie.
Pages: | 65 |
Published: | 2020 |
ISBN: | 978-9975-3429-8-8 |
Language: | French |
Category: | Body, Mind & Spirit, Philosophy, Psychology, Self-Help, Social Science |