LA TRANSCENDANCE DU POUR-SOI AFRICAIN

L’Afrique, depuis l’esclavage et la colonisation, tente de se remettre sur les rails du développement. Mais l’Africain semble se cristalliser, se momifier dans son être au point de ne pouvoir se transcender pour néantiser son être-là de sous-développé. Héritier d’un enseignement judaïque, islamique ou chrétien, il croit que l’histoire humaine est assujettie à la volonté de Dieu. Englué donc dans le fatalisme, il semble se convaincre que sa situation au monde relève du destin. Si ce n’est pas le destin, c’est alors l’autre (l’Occident) qu’il accuse lâchement. Ce qui le pousse à se saisir ataviquement comme un être en-soi dont le sort est déjà scellé et donc incapable de s’affranchir du plan préétabli. Or l’être pour-soi, contrairement à l’être en-soi, est possibilité de transcendance, car ne possédant pas un fond eidétique. Cela dit, l’émergence de l’Afrique est tributaire de l’effort de transcendance de l’être africain.